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L'Haussmannien

Publié le 08/12/2015

Lorsque l’on parle d’architecture parisienne, le terme Haussmannien nous vient tout de suite à l’esprit. Mais si tout le monde connaît le mot, les critères qui définissent un immeuble typique de la période du Baron Haussmann sont eux moins connus.

Régie par un cahier des charges draconien, l’architecture de cette époque devait en effet respecter un nombre de paramètres définis extrêmement stricts. Et avec plus de 40 000 logements construits à cette période, ces immeubles représentent aujourd’hui environ 60% des immeubles de la capitale !

Pour vous aider à reconnaître un immeuble Haussmannien lors de vos balades, retrouvez les principales caractéristiques de cette architecture typiquement parisienne.

La façade est l’élément primordial du style Haussmannien. Les immeubles privés doivent respecter une même hauteur ainsi que des mêmes lignes principales de façade pour ne former qu’un même ensemble architectural. La hauteur, variant de 12 à 20 mètres, doit quant à elle être proportionnelle à la largeur de la voirie sans ne jamais dépasser 6 étages.

La façade du style Haussmannien est construite en pierre de taille. L’immeuble type se compose de la manière suivante : Rez-de-chaussée haut de plafond pouvant abriter des commerces avec un premier étage – dénommé « entresol » – pour le logement des magasins ou le stockage des marchandises (pas de commerce dans les immeubles de grande bourgeoisie). Ces deux étages sont le plus souvent striés de manière horizontale. Deuxième étage « noble », avec balcons et des encadrements de fenêtres plus riches. Pourquoi le deuxième étage est-il le « noble » ? Parce qu’à cette époque l’ascenseur civil n’existe pas encore. Cela évitait donc aux plus riches de s’épuiser à la lourde tâche de l’ascension d’escalier… Troisième et quatrième étages plus classiques, avec des encadrements de fenêtre moins riches. Des balcons individuels ont pu apparaître à la fin de la période Haussmannienne à la suite de nouvelles réglementations. Cinquième étage avec balcon filant. Un étage qui n’est pas « noble », mais dispose d’un balcon dans un souci d’équilibre dans l’esthétisme de la façade. Dernier étage servant de combles ou d’appartements de service.

On distingue 3 classes d’immeubles Haussmanniens : La 1ere classe comprend quatre étages carrés de grands appartements avec écuries et remises dans la cour.

La deuxième classe s’élève sur 5 étages et dispose d’un escalier de service. Les 3e classe sont aussi sur 5 étages, avec des appartements plus petits et pas d’escaliers de service. Ces derniers ont peu ou pas de décoration, parfois même pas de balcons. Enfin, il n’y a pas de commerce au rez-de-chaussée dans les immeubles de grande bourgeoisie.

Face au mécontentement croissant des architectes qui verront leur créativité brisée dans les cahiers des charges Haussmanniens, les règles seront allégées à partir des années 1880, favorisant l’émergence d’un courant exubérant et libre : l’Art Nouveau. 

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